Créée en 1914 afin d’aider les Britanniques à vaincre l’Empire ottoman et surtout, dans le but d’obtenir l’appui du Royaume-Uni dans le projet de fonder un État juif au Moyen-Orient, la Légion juive était constituée de trois bataillons de l’armée britannique. L’un d’eux, composé exclusivement de Juifs canadiens et américains qui désiraient s’engager dans les combats de la Première Guerre mondiale, recrutait la majorité de ses membres à Montréal. Ces détachements, nommés les Zion Mule Corps jusqu’en 1917, ne combattirent pas directement : ils accomplirent plutôt des tâches subalternes. En 1918, la Légion juive participa pour la première fois à la bataille de Megiddo en Palestine.
En novembre 1917, les espoirs des combattants sionistes de la Légion atteignirent un paroxysme lorsque les Britanniques proclamèrent la Déclaration Balfour, qui appuyait la fondation d’un foyer national juif en Palestine dans l’éventualité où les Turcs ottomans seraient vaincus. La même année à Montréal, le journal yiddish Der Keneder Adler (« L’aigle canadien ») encouragea fortement les jeunes Juifs canadiens à s’enrôler dans la Légion juive. Bernard « Dov » Joseph, le futur ministre de la Knesset israélienne, Joseph et Moses Brainin, Gershon Agronsky et Louis Fisher, organisèrent le recrutement pour la Légion. L’année suivante, le futur premier ministre de l’État d’Israël David Ben-Gurion quitta la ville de New York, où il vivait depuis 1915, afin de s’établir à Montréal, où il s’enrôla au sein de cette légion. Il fit son entraînement à Windsor en Nouvelle-Écosse et il joignit le 38e bataillon ; toutefois, lors de son arrivée au Moyen-Orient, les combats étaient déjà terminés. Originaire de la Russie, Ben Gurion militait pour la création d’un État juif en Palestine, région où il s’installa à la suite de la victoire britannique. Comme lui, le futur Président israélien Yitzhak Ben Zvi fut recruté à Montréal et il se battit dans les rangs de la Légion juive canadienne.
Plus de 350 à 400 canadiens ayant servi dans la Légion juive ont participé aux combats qui se sont déroulés en Palestine durant la Première Guerre mondiale. Parmi ceux-ci, l’on dénombre 50 montréalais. La création de la Légion devait favoriser l’émergence d’un sentiment de fierté envers les héros de guerre chez les Juifs canadiens. Elle représente sans nul doute le désir croissant des Juifs canadiens de s’impliquer dans le projet de fondation d’un État juif en Palestine.
Par Valérie Beauchemin
Azrieli, David J. (2008), Rekindling the Torch, the Story of Canadian Zionism, Toronto, Key Porter Books Limited.
Gilner, Elias (1968), Fighting Dreamers; A History of the Jewish Legion in World War One: With a Glimpse at Other Jewish Fighting Groups of the Period, Ramsey, HJ Gilner.
Gilner, Elias (1969), War and Hope: A History of the Jewish Legion, New York, Herzl Press.
King, Joe (2009), Fabled City. The Jews of Montreal, Montréal, Price-Patterson Ltd.
Watts, Martin (2004), The Jewish Legion and the First World War, New York, Palgrave Macmillan.
*Les images sont une gracieuseté des Archives de la Bibliothèque publique juive de Montréal (JPL-A) et du Musée McCord.This project is funded in part by the Government of Canada.
Ce projet est financé en partie par le gouvernement du Canada.
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